Histoire de Famille

J’ai sa mallette depuis longtemps, elle est bien rangée, loin mais je sais qu’elle est là.
Depuis que je me suis lancée, pinceaux à la main, je ne l’avais pas ré-ouverte. J’aime que ce soit exceptionnel et ainsi ressentir la même émotion à chaque fois.
En travaillant sur ma lignée, mes ancêtres, j’ai eu besoin de me reconnecter à eux. Quoi de mieux que par le biais d’objets qu’ils ont utilisés ?
En me lançant dans l’aventure Lili Green en tant qu’activité principale, j’ai aussi beaucoup remis en question ma légitimité. Le fameux « syndrome de l’imposteur »… Cette connexion avec mon grand-père maternel m’a donné de la force et confiance en moi. Je sens qu’il veille.

Mon grand-père était peintre

C’est si émouvant d’ouvrir sa mallette de peinture. Mon papy était menuisier, il l’avait fabriqué de ses mains. À l’intérieur, des compartiments pour ses tubes de peinture à l’huile plus ou moins utilisés, des couteaux de peintre, et une palette. Les mélanges de peintures ressemblent à des paysages. J’ai un sentiment de proximité avec lui, j’ai l’impression que ces reliefs ont été faits hier. Et pourtant, les dates des étiquettes m’orientent vers les années 90. Il est parti au début des années 2000. Je ne sais pas si les dernières années de sa vie il peignait encore.

Je n’y suis pas souvent montée mais je me souviens de cette chambre à l’étage transformée en atelier. D’un chevalet avec une toile en cours, le dessin précis de briques rouges. J’étais fascinée d’assister aux coulisses, de voir la construction au crayon du tableau. Il y avait de nombreuse toiles sur les murs, des paysages de son enfance, des portraits… Et Gina Lollobrigida habillée en rouge qui trônait fièrement.